L’entorse de la cheville est une blessure fréquente qui survient fréquemment dans les sports demandant des changements rapides de direction (basketball, soccer ou football). Toutefois, elle est également possible lors d’un simple faux mouvement du pied sur un terrain plus instable. Découvrez dans cet article les bons gestes à adopter en cas d’entorse à la cheville.

Caractéristiques d’une entorse de cheville

Lorsque l’on parle d’entorse à la cheville, il arrive que certains termes soient mélangés. Faisons le point ensemble:

  • Une foulure est un muscle étiré ;
  • Une entorse apparaît lorsque l’on se blesse à un muscle, tendon, ligament ou autre tissu mou entourant les articulations ;
  • Une fracture est un os cassé.

Différence entre inversion et éversion de la cheville

Dans la majeure partie des cas, les entorses surviennent lorsque le pied tourne vers l’intérieur, faisant pivoter la plante du pied vers l’autre pied. On appelle cela une entorse en inversion. Elle peut survenir lorsque l’on marche sur un sol inégal, sur une roche ou encore en descendant d’un trottoir. L’entorse en éversion survient lorsque le pied tourne dans l’autre sens, vers l’extérieur. C’est beaucoup moins fréquent, mais ça arrive!

3 stades de gravité de l’entorse

Afin de définir le degré de gravité de la blessure, les médecins catégorisent les entorses selon 3 stades différents:

Grade 1

Une élongation du ligament ou déchirures microscopiques de quelques fibres. Aucune instabilité n’est notée, la cheville n’est pas trop enflée et on peut marcher malgré la douleur. C’est le type d’entorse le plus fréquent et le moins grave.

Grade 2

Une déchirure partielle du ligament atteint, une radio est peut-être nécessaire afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de fracture. La cheville est enflée et un hématome fait son apparition. L’application de glace est nécessaire.

Grade 3

Une déchirure complète du ligament atteint, un contrôle médical avancé est recommandé.

Reconnaître une entorse de la cheville et les symptômes associés

En cas de petite entorse, la douleur est généralement modérée, et peut être accompagnée d’un gonflement variable du pied. L’articulation conserve sa mobilité, mais une distension ligamentaire perdure.

Lors d’une entorse de cheville moyenne ou grave, la douleur est violente et intense, avec un pied particulièrement gonflé (œdème), et avec la présence d’un bleu (ecchymose). L’articulation perd partiellement voire complètement sa mobilité. Le patient rencontre une difficulté, voire une impossibilité à se tenir debout sur le pied concerné.

5 bons réflexes après une entorse de la cheville

Afin de soulager la phase aiguë (phase de la blessure la plus douloureuse) de l’entorse de la cheville, il existe un plan d’action précis que l’on nomme grâce à l’acronyme RGCE (Repos – Glace – Compression – Élévation).

  1. Repos

    Il est conseillé de reposer la cheville blessée, mais pas plus de 48 à 72 heures, car l’utilisation de l’articulation favorise la guérison. Si le patient se sent capable, il peut essayer de mettre le poids qu’il peut endurer sans trop de douleur, tout en augmentant graduellement la charge. Au besoin, il peut s’aider de béquilles.

  2. Glace

    Il faut appliquer de la glace le plus tôt possible afin de minimiser le gonflement de la cheville. La glace soulage la douleur, réduit l’inflammation et diminue l’enflure en resserrant les vaisseaux sanguins. Elle doit être appliquée de manière à épouser la forme de la zone blessée, pendant 10-12 minutes. Elle doit être placée dans un sac maintenu avec un bandage, sans trop serrer pour ne pas arrêter la circulation sanguine, mais suffisamment pour permettre une compression qui arrêtera le saignement.

  3. Compression

    Cette étape peut être réalisée en même temps que l’application de la glace. On enveloppe la région atteinte à l’aide d’un bandage élastique pour réduire l’enflure et les ecchymoses, et soutenir les ligaments blessés. Il ne faut pas trop serrer pour ne pas bloquer la circulation sanguine.

  4. Élévation

    Enfin, il est important de maintenir la cheville en position surélevée, d’au moins 10 cm plus hauts que le cœur. Être assis le pied posé sur un tabouret n’est donc pas efficace. Si possible, maintenir l’élévation pendant 2 à 3 heures chaque jour, jusqu’à ce que la douleur et l’enflure se réduisent. Ainsi, on favorise le retour du sang dans les veines, et on limite l’accumulation de liquide d’inflammation autour de la zone blessée.

Consultation et examens médicaux

Dans le cas où une fracture est suspectée en plus de l’entorse de la cheville, le médecin peut prescrire une radiographie. De même, si l’on soupçonne une rupture d’un ou plusieurs ligaments, il peut recommander une IRM au patient. Ces examens permettent de préciser le diagnostic et d’aider à la guérison.

Les traitements de fond pour bien guérir l’entorse de cheville

L’équipement orthopédique

Lorsque l’entorse est sévère, une immobilisation de la cheville peut être requise, notamment grâce à une attelle ou une orthèse. Le médecin peut en prescrire une. Dans le cas d’une fracture de la cheville, une botte de marche peut être recommandée comme alternative au plâtre. Au sein du Laboratoire EVO, les orthésistes diplômés procèdent à une évaluation complète de la condition du patient, qui permet de découvrir la cause des douleurs et l’orienter vers le traitement orthétique le plus efficace.

La physiothérapie et rééducation

Après une entorse, il est conseillé de reprendre ses activités physiques progressivement. On favorise les exercices de proprioception, avec des bandes élastiques ou bien sur des planches d’équilibre. Ces mouvements aident les ligaments à retrouver leur capacité, diminuent la raideur et renforcent la musculature. Si votre blessure est légère, vous pouvez commencer les exercices en douceur 24h après l’entorse pour favoriser la mobilité. Un physiothérapeute peut accompagner la rééducation et construire un plan de convalescence avec divers exercices adaptés, à pratiquer chez soi.

L’intervention chirurgicale

Dans les cas d’entorses graves, la chirurgie est parfois envisagée, surtout chez les personnes utilisant l’articulation endommagée de façon intensive, comme les athlètes, ou en cas d’instabilité persistante de l’articulation.

La prévention pour la reprise du sport

Oui, l’entorse de la cheville peut être évitée ! Voici quelques exemples de bonnes pratiques à mettre en place pour préserver votre pied:

  • Éviter de forcer sur la cheville ;
  • Ne pas négliger le repos après un effort ;
  • Bien soigner les blessures précédentes ;
  • Pratiquer une activité physique régulière sans trop d’intensité ;
  • Favoriser une alimentation équilibrée pour garantir un apport suffisant à l’organisme ;

Ces dispositions permettent de préserver les ligaments du pied et ainsi de diminuer le risque d’entorse de cheville bénigne ou grave. De plus, ce sont de bons moyens de rendre la guérison plus rapide et efficace en cas d’accident. Enfin, prendre de telles précautions réduit le risque que des entorses répétées mènent à une pathologie plus grave, telle que l’arthrose.

Entorse de la cheville: Ce qu’il faut retenir

  • L’entorse de la cheville est une rupture des ligaments maintenant la cheville en place ;
  • Il existe 3 degrés de gravité de l’entorse: léger, modéré à sévère et très sévère ;
  • L’entorse peut être soit en inversion (tourner le pied vers l’intérieur) ou en éversion (tourner le pied vers l’extérieur) ;
  • Les meilleurs réflexes après une entorse sont RGCE (Repos – Glace – Compression – Élévation) ;
  • Plusieurs traitements peuvent aider à la guérison: l’orthopédie avec le port d’orthèse, la physiothérapie, la chirurgie (quand nécessaire).